Sommaire du numéro 2

 

Éditorial

 

Qui sommes nous?

 

L'agression de l'OTAN en Yougoslavie.

 

Quel bilan des manifs des sans papiers ?

 

Le congrès de l'UNEF.

Déclaration pour une UNEF syndicale

 

La situation dans les lycées.

 

Élements de notre histoire.

Manifeste des JC de France et d'Espagne.

 

Le courrier des lecteurs.

 

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Le journal de la gauche du MJCF

Une publication de la gauche communiste du mouvement des jeunes communistes de France

Mai-Juin 99 Numéro 2

 

 

 

ÉDUCATION NATIONALE : TOUJOURS LA LUTTE DES "CLASSES" !

 

Nous avons reçu ce texte que nous reproduisons in extenso. Il présente à sa manière, l'état d'esprit de lycéens ainsi que la volonté de se battre sans illusions sur la politique du gouvernement.

Le mouvement social peut être très dur parfois. Ainsi, les luttes consécutives dans l'Éducation Nationale depuis plus d'un an maintenant commencent à se répéter dangereusement. Car, après le grand mouvement lycéen d'octobre, les dernières en date ont été les grèves des professeurs en février - mars. La cause de cette grande action a été la "Charte" Allègre de réforme des lycées. Il s'agit d'une espèce de torchon visant à la libéralisation de l'enseignement secondaire, notamment par l'allégement des programmes, l'instauration d'un bac smicard, le pompage d'heures sur les matières fondamentales, et plein d'autres surprises croustillantes pour arriver a la crétinisation tant espérée par Allègre.

Mais pourquoi cela ? La réponse se résume en trois points:

La social – démocratie veut faire des économies sans être obligée d'exproprier le patronat ou de réduire le budget de l'année, alors rien de mieux pour elle que de faire des coupes dans le premier budget de l'État.

Il y a dans l'Europe de Maastricht, une politique globale visant à une harmonisation des l'éducation… par le bas.

Le capitalisme a besoin pour l'avenir de deux catégories de population: une élite minoritaire sachant s'occuper de la "gestion" de la deuxième catégorie, une majorité de travailleurs (encore lycéens aujourd'hui) qui n'auront plus accès à la culture, si difficilement arrachée par des générations de luttes, afin de satisfaire les nouveaux besoins du patronat (recentrage sur les connaissance "rentables" et élimination des disciplines "non rentables"). La réforme Allègre va pleinement dans ce sens.

Le problème pour revenir au mouvement du mois de mars, est que les professeurs… n'étaient qu'entre professeurs justement! Car la grève générale des profs n'est pas suffisante. La politique de chasseur de mammouth ne peut tomber que par un moyen unique : la grève générale de TOUTE l'Éducation Nationale. C'est dans ce sens qu'a été créé le Collectif Lycéen et Étudiant (CLE). Composé d'élèves (dont les "anciens" du mouvement lycéen d'octobre), il joue un rôle de relais pour informer les lycéens sur les dangers qu'ils encourent en laissant passer la réforme Allègre.

Et ce n'est pas facile, notre principale difficulté, pour les professeurs comme pour nous, réside dans la diffusion du message. Les médias, L'Humanité comprise étant à l'unissons avec le ministre, notre voix est facilement étouffée.

Alors "que faire", comme dirait l'autre ? Que faire pour voir le mammouth se lever sur ses pattes et foutre un coup de corne au coup de ce ministre qui démonte son ministère ? Car si les profs, ainsi que leurs élèves sont en luttes, il n'y a pas grand monde pour leur faire écho. Surtout pas le PCF, trop soucieux de rester dans sa "mutation", ou plutôt sa "social - démocratisation".

C'est pour cela qu'en tant que membre du CLE, je souhaite à la JC "en lutte" beaucoup de courage, car un virage à gauche est essentiel pour vous comme pour nous.

 

Tiziano Sammaro

Membre du Collectif Lycéen et Étudiant

PS : J'ai sous les yeux un document sur la réforme Allègre, émanant de la JC (tout court). Je peux y lire entre autres: "Allègre ne va pas aussi loin que nous le voulons, mais sa réforme porte l'empreinte de notre mouvement (sic !), de nos exigence". Je parlais un peu plus haut de "social - démocratisation", je rectifie: le terme "social trahison" est plus approprié.