Sommaire du numéro 1

Éditorial

L'avénement d'un mouvement citoyen incohérent.

Déclaration de Fodé Sylla au "Parisien".

Le roi est mort... ...A bas le roi !!!

Où en est la lutte des sans paiers ?

Jospin n'a toujours pas donnné raison aux chômeurs !

Pour un renouveau du syndicalisme étudiant.

L'UNEF et la MNEF.

Pour le retrait total des projets Allègre!

Appel des jeunes  de la JC et de l'UEC pour les États généraux.

Notre but (Rappel)

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Une publication de la gauche communiste du mouvement des jeunes communistes de France

Mars-Avril 99 Numéro 1

L'AVÈNEMENT D'UN MOUVEMENT CITOYEN INCOHERENT ET LA DISPARITION DE NOTRE HÉRITAGE COMMUNISTE

Si la mutation engagée par le PCF ne fait aucun doute et si elle apparaît comme une nécessaire évolution, les événements récents semblent démontrer l'incohérence d'une ouverture annoncé comme salutaire.

S'ouvrir sur les autres ne signifie pas pour autant abandonner tout ce qui nous rend fier d'être communiste et d'être membre du PCF.

Or, comment ne pas réagir lorsque son parti, dans le cadre des élections européennes, annonce à grand renfort Médiatique, l'ouverture de sa liste à des personnalités non-communistes, qui n ont pour seul point commun que d avoir exprimé leur rejet de l'ultra libéralisme. La présence de personnalités non adhérentes au parti ne constitue pas en soi une incohérence ; sauf si ces personnes, qui sont rattachés à "un courant critique de l'ordre des choses" par l'Huma du 20 février dernier, n'éprouvent qu'une simple gène face à un système qu'ils condamnent, mais qu'à aucun moment ils ne veulent renverser Ainsi, le simple fait de critiquer le libéralisme suffirait donc à être présenté sur une liste communiste ! Finalement, quelle est cette ouverture qui consiste à permettre à des sociaux-démocrates, dont la candidature n'a pas été retenue pour la liste PS, de pouvoir accéder à des fonctions politiques aux lieux et places de camarades dont l'objectif essentiel est de changer la société. Et surtout quelle belle profession de foi que de clamer haut et fort que cette liste ne sera ni pro gouvernementale, ni anti-gouvernementale. Mais alors, que sera-t-elle ?

Et comment peut-on prévoir ce que votera un Fodé Sylla, quand nos camarades auront décidé de voter différemment de nos "alliés" PS ? Et comment justifiera-t-on ces différences de vote au "citoyen", qui semble être devenu l'axe central de notre réflexion ? Est-ce une identité communiste moderne que de présenter une liste "fourre-tout", dont les décisions essentielles (constitution, choix de la campagne) appartiendront aux 87 candidats qui la composent ? Ce n'est plus le PCF qui décide, mais bien ceux à qui le Comité National a délivré le laisser passer européen.

Cette évolution, ou plutôt cette dérive engagée vers une ouverture à tous vents, ne va pas sans rappeler celle qui fut la base même du dernier congrès de la JC; congrès où des personnes ayant rejoints les réseaux ont pu voter, choisir les dirigeants nationaux de notre mouvement alors même qu'ils n'appartenaient pas à notre organisation politique. De ce congrès n'est alors sorti que des déclarations de bonnes intentions regroupées dans un texte n'ayant eu vocation que de réunir les interventions de tout un chacun. Est-ce cela être communiste ? Est-ce œuvrer pour un monde meilleur que de n'être qu'un porte-parole dont les convictions disparaissent pour recueillir un maximum de suffrages ?

N'est-ce pas, au contraire, de notre devoir de communiste que de dénoncer la politique menée par un gouvernement "ami" dont le chef a défendu la politique des traités de Maastricht et Amsterdam ouvrant l'Europe à l'ultra libéralisme et à la finance ? N'est-ce pas notre rôle dénoncer la volonté affichée par le patronat de remettre en cause l'ensemble des conventions collectives, grâce à la loi Aubry dont la rédaction permet un tel détournement ?

La politique du "ni, ni" n'a jamais grandi ceux qui en usent ! Elle permet au contraire à certains d'empêcher la régularisation de l'ensemble des sans papiers faute d'avoir en face un front uni.

Il est grand temps de réagir, d'être une force de propositions et pas simplement une chambre d'enregistrement des avis des doléances du citoyen !! l'intérêt de tous, c'est être capable de proposer une alternative politique, économique et social cohérente, mais certainement pas en proposant au citoyen d'être représenté par ceux-là même qui veillent au maintien du système actuel.

Ensemble, refusons cet état de fait ! Exigeons que les propositions de candidatures et que la profession de foi émanent des cellules (et non de nos instances dirigeantes pour être en accord avec le dernier congrès qui l'avait annoncé et prévu dans les nouveaux statuts) ! Exigeons un réel débat sur ce que nous voulons faire de ces élections européennes. Il en va de l'avenir de notre parti...

Jean-Jacques Mailler